L’utilisation d’un défibrillateur à la portée de tout le monde?
Le défibrillateur est un appareil qui a longtemps été réservé au personnel médical car son mode d’emploi était des plus compliqués : le médecin devait déterminer à quel moment les chocs électriques devaient être administrés au patient. Pour cela, il fallait de longues formations et de la pratique. Aujourd’hui, il est devenu automatisé ; son système analyse les battements du cœur du patient et décide, s’il est approprié ou non, de délivrer les décharges électriques. Tous les citoyens sont donc en mesure de l’utiliser. Cependant, s’il y a une chose qui n’ait pas changé, c’est qu’il reste, par excellence, l’appareil que les secouristes affectionnent pour sauver une personne victime d’un arrêt cardiaque. Cette maladie, aussi appelée arrêt cardio-ventilatoire ou arrêt cardio-pulmonaire, peut avoir de multiples causes qui sont parfois très évidentes : traumatisme, strangulation, électrocution, noyade, overdose, intoxication etc.
Mais elles sont le plus souvent dues à une maladie cardiaque comme la tachycardie ventriculaire ou fibrillation ventriculaire, qui se manifeste pat un cœur qui bat trop vite et de façon désordonnée, l’empêchant de jouer son rôle de pompe ou une asystolie, quand il s’arrête de battre.
Lorsque l’arrêt cardio-respiratoire est diagnostiqué (le patient semble être mort : plus de respiration, pouls inexistant, pupilles dilatées, perte de connaissance etc.), dans ce cas, la réanimation cardio-pulmonaire (RCP) est nécessaire. En plus de dégager les voies aériennes et de pratiquer la ventilation artificielle, le secouriste doit effectuer des compressions thoraciques sur le patient, pour lui éviter la mort. Le défibrillateur est suscité en alternance à la RCP.
Le DAE (défibrillation automatisé externe) prend les décisions de choquer le malade lui-même et dispense le secouriste de toute prise de responsabilité à ce niveau. C’est donc en toute sécurité que les défibrillations sont délivrées.
Qui peut utiliser le défibrillateur ?
En France, depuis le décret n°2007-705 du 4 mai 2007, tout citoyen, même non médecin, a le droit d’utiliser un DAE, comprenant les défibrillateurs entièrement automatiques et les défibrillateurs semi-automatiques.
Toutefois, étant donné qu’il s’agit de sauver une vie, il serait préférable que, la personne qui l’emploie ait reçu une formation ou, tout au moins, a été initié aux gestes de secourisme car cet appareil complète les gestes de premiers secours effectués sur la victime, lors d’une réanimation cardio-respiratoire. En effet, il fait suite aux ventilations artificielles telles le bouche-à-bouche et aux compressions thoraciques, plus connus sous le nom de massages cardiaques.
La place du défibrillateur comme la trousse de secours
Cet appareil est devenu un élément indispensable comme la trousse de secours de premiers soins. Il faut dire que le contenu de cette dernière doit se faire par rapport aux risques qui sévissent sur les lieux où elle est censée être utilisée. Dans certains endroits publics, où évoluent un certain nombre de personnes ayant des risques d’arrêt cardio-respiratoire, il est encore plus vital. Citons par exemple, ceux où circulent ou vivent plusieurs personnes de plus de 50 ans (les arrêts cardiaques concernent en majorité celles qui ont plus de 35 ans) ; ceux qui sont loin des centres médicaux et des entités de secours; les endroits où il est sollicité de fournir des efforts physiques intenses etc.
Le plus important, c’est de le mettre à portée de main pour que les interventions soient rapides. Il a été prouvé que, lorsque les premiers soins d’urgences arrivaient dans les 3 premières minutes qui suivent le constat de la maladie, les chances de rétablissement du patient augmentent.
Par ailleurs, selon une étude, 45% des cas d’arrêt cardio-respiratoire, pour lesquels les secours professionnels sont intervenus, ont pour cause la fibrillation ventriculaire. De plus, le rythme cardiaque de 21% d’entre eux ont fini par reprendre quand la défibrillation a eu lieu dans les meilleurs délais, tandis qu’ils sont de l’ordre de 6%, quand l’intervention est plus longue à venir.
En quoi la défibrillation est nécessaire ?
Comme il a été dit plus haut, la fibrillation ventriculaire représente la cause la plus fréquente de l’arrêt cardiaque chez l’adulte. Normalement, le cœur, cet organe qui joue le rôle de pompe, se contracte et se relâche successivement de façon régulière, en maintenant une « cadence » bien structurée (entre 60 et 80 battements/minute).
C’est de cette manière qu’il fait circuler le sang, garant du transport de l’oxygène et des divers nutriments dont chaque cellule du corps a besoin. A cause de la fibrillation ventriculaire, le cœur connaît des troubles et se met à battre trop rapidement, dans une confusion totale. Il arrête alors de pomper le sang et son inactivité bouleverse l’organisme (le sang ne s’achemine plus vers les divers organes et les cellules ne sont plus nourries). L’absence d’oxygène va affaiblir le cœur, entre autres, qui ne disposera plus de son carburant (oxygène = énergie). Si aucun soin n’est donné, le patient sombrera petit à petit vers la mort. En fait, les chances de survie sont nulles si les premiers soins ne sont pas prodigués au bout de 8 minutes d’arrêt cardiaque.
La défibrillation servira à rétablir le rythme cardiaque à la normale à l’aide des milliers de volts délivrés sur le torse de la victime.
Comment utiliser le défibrillateur ?
Étant donné que ce sont les défibrillateurs semi-automatiques (DSA) et entièrement automatiques (DEA) qui sont mis à la disposition du grand public, le mode d’emploi est simple.
Après avoir mis le patient dans un endroit sûr et hors de danger, il faut dénuder et sécher le torse de la personne. Les deux électrodes autocollantes, qui sont fournies avec l’appareil, sont ensuite à placer (une sur la clavicule droite et l’autre sous l’aisselle droite). Puis, il faut mettre le défibrillateur en marche.
Que l’appareil soit un DSA ou un DEA, un guide vocal va accompagner le sauveteur, tout au long de sa mission, en lui indiquant ce qu’il doit faire.
L’appareil a pour particularité de considérer et d’interpréter à partir des électrocardiogrammes le rythme cardiaque.
Les seules différences entre ces deux types d’appareil, se trouvent au niveau de la délivrance des chocs électriques :
– Le DEA analyse et décide de délivrer les chocs électriques automatiquement après avoir évalué la nécessité de le faire. Au cours de sa fonctionnalité, pour éviter tout accident quand il va envoyer les milliers de volts de la défibrillation, il prévient les secouristes de ne plus entrer en contact avec la victime.
– Le DSA est tout aussi automatique. Cependant, il requiert la participation du sauveteur, en lui demandant d’appuyer sur le bouton pour la délivrance des chocs électriques après avoir vérifié que plus personne ne touche la victime.
Il faut noter que pour des raisons de sécurité et pour ne pas fausser les résultats d’analyse, personne ne doit toucher le patient, lors des phases d’analyses et de libération des décharges ou défibrillations.
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